MESOTHERAPIE DU RAJEUNISSEMENT CUTANE : DES PREUVES SCIENTIFIQUES

En 1981, le docteur Michel Pistor, inventeur de la mésothérapie, développait le concept de mésothérapie anti-âge. Il proposait de traiter la peau grâce à la mésothérapie, alors que dans le concept initial de mésothérapie, la peau servait uniquement à véhiculer les produits injectés vers les muscles ou les articulations.

En 1987, le docteur Bernard Herzog proposa le concept de Mesolift. Il s'agissait de nourrir la peau grâce à des cocktails de vitamines pour lui donner un léger effet tenseur (effet lift).

L'arrivée sur le marché des acides hyaluroniques, et plus précisément de l'acide hyaluronique non réticulé, a révolutionné la mésothérapie du rajeunissement cutané.

L’acide hyaluronique non réticulé a, dans un premier temps, été proposé en mésothérapie pour favoriser l'hydratation cutanée, du fait de son fort pouvoir hygroscopique. Cette molécule se gonfle d'eau; puis, une fois injectée, constitue une réserve d'eau pour la peau. Cette propriété lui permet de limiter la PIE (perte insensible en eau) qui accompagne le vieillissement cutané.

Dans les années 90, une avancée importante a eu lieu avec le clonage de deux récepteurs de surface cellulaires. On a ensuite découvert les propriétés de stimulation de l’acide hyaluronique exogène sur ces récepteurs.

L'acide hyaluronique n'était alors plus un simple hydratant, mais il se révélait capable de stimuler les cellules de la peau.

Plusieurs études, in vitro (peau cultivée en laboratoire) et in vivo (études sur des sujets vivants), ont montré que l’acide hyaluronique non réticulé favorisait le rajeunissement cutané, en augmentant, non seulement l'hydratation cutanée, mais également l'activité des fibroblastes (cellules qui synthétisent le collagène et les autres éléments constitutifs de la peau).

Ces propriétés n'ont pas été retrouvées avec les acides hyaluroniques réticulés, qui sont utilisés pour combler les rides ou restaurer les volumes du visage.

Des dermatologues italiens étudient depuis plusieurs années l'action de l'acide hyaluronique non réticulé, injecté en mésothérapie, sur le sujet vivant.

- Dans une première étude, publiée en 2009, Ils ont démontré qu'après 4 séances de mésothérapie, avec un acide hyaluronique non réticulé, le taux de collagène augmentait de 30% en moyenne et les signes du vieillissement dû au soleil (photo-vieillissement) diminuaient.

Mais on pouvait s'interroger sur la part due au produit injecté et la part due aux piqures répétitives, car on connait l'effet de stimulation de la poncture sèche.

- Dans une seconde étude publiée en 2014, la même équipe de dermatologues a traité des sujets dont la peau présentait des signes de photo-vieillissement, soit avec un acide hyaluronique non réticulé, soit avec du sérum physiologique. Dans les deux cas, ils ont utilisé la même technique de mésothérapie et le même nombre de punctures.

Les patients ayant reçu 4 séances de mésothérapie avec un acide hyaluronique non réticulé ont eu une augmentation de 24% en moyenne de la densité du derme, tandis que les patients traités avec du sérum physiologique ont eu une augmentation de seulement 6% de la densité du derme.

Pour juger de la pérennité du résultat, les traitements ont été poursuivis une fois par mois jusqu'à 9 mois. Les patients traité par l'acide hyaluronique non réticulé ont conservé une augmentation de la densité du derme de +18% à 5 mois et de +18% à 10 mois, contrairement à ceux traités par le sérum physiologique.

En conclusion, l'acide hyaluronique non réticulé injecté en mésothérapie permet non seulement d'hydrater la peau, mais également d'augmenter la densité du derme. L'augmentation de la densité du derme observée au bout de 4 séances semble persister si on poursuit le traitement à raison d'une fois par mois. 

Ce traitement est particulièrement indiqué dans le vieillissement induit par les rayons UV, en traitement curatif (chez des sujets ayant une peau vieillie), mais également en traitement préventif (chez des sujets plus jeunes) du fait des propriétés anti-oxydantes de l'acide hyaluronique.

Docteur Françoise George