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EVITER LA DEPRESSION SAISONNIERE

EVITER LA DEPRESSION SAISONNIERE

N'attendez pas le mois de mars-avril pour revivre.

La dépression saisonnière ou Trouble Affectif Saisonnier est un phénomène connu depuis de nombreuses années, mais encore sous-estimé. Elle est régulièrement ignorée et ses symptômes sont souvent mis sur le compte d'autres causes que sur la simple baisse de luminosité.

En 1984, le docteur Norman E. Rosenthal, psychiatre et chercheur américain au National Institute of Mental Health,  a été le premier à décrire ce trouble (dont il souffrait) et l'impact de la lumière dans son traitement.

En Europe, ce trouble touche 2 à 4% de la population dans sa forme sévère, et jusqu'à 18% dela population dans sa forme modérée.

Il touche majoritairement les femmes et se manifeste, a minima, par l'envie de ne pas sortir, l'absence de projet à court terme. Les symptomes peuvent être plus invalidants, avec un retrait de la vie sociale, conduisant à la prescription d'antidépresseurs, qui ne traitent aucunement la cause.

Il existe des solutions pour rétablir l'équilibre neuro-endocrinien et rester dynamique et en pleine forme tout au long de l'hiver. 

Pourquoi en hiver ?

En général vers la fin du mois d'octobre, les jours raccourcissent et de façon plus brutale au moment du changement d'heure. Parfois, dès le mois de septembre, du fait de conditions climatiques défavorables, l'organisme ressent la baisse de luminosité. 

Le manque de luminosité agit sur plusieurs hormones indispensables au sommeil et à la bonne humeur : la mélatonine, la sérotonine et les cathécholamines. 

Si la mélatonine a souvent été incriminée, une étude danoise a montré une baisse de la sérotonine. Des PET-scan ont montré des différences importantes dans les niveaux de transporteur de la sérotonine (SERT) en été et en hiver.

Les symptomes

Pour être diagnostiquée médicalement, le trouble affectif saisonnier doitsurvenir pendant aumoins deux années consécutives à la même période (novembre, décembre, janvier) et s'améliorer au printemps.

Les symptômes de la dépression saisonnière sont : une diminution des activités habituelles, l'arrêt de tout projet, une fatigue, une hypersomnie, des boulimies sucrées de fin d'après-midi et une prise de poids.

Ils apparaissent dès la fin octobre avec une intensité croissante jusqu'au solstice d'hiver (fin décembre), puis diminuent, pour disparaitre spontanément dès les premiers rayons du soleil (mars -avril). 

 

Même si la guérison est spontanée, il faut prendre en charge la dépression saisonnière, car elle crée un mal-être et souvent un isolement social pendant 4 à 6 mois. 

EVITER LA DEPRESSION SAISONNIERE

Le traitement le plus classique de la dépression saisonnière est la luminothérapie. La photobiomodulation par LEDs médicales est également efficace, ainsi que la micronutrion, la phytothérapie et les thérapies cognitives et comportementales. 

Luminothérapie

Des établissements hospitaliers ou privés proposent ce type de traitement. Mais le traitement peut se faire à domicile, s'il est difficile de se rendre quotidiennement dans un centre spécialisé.

Des lampes de luminothérapie sont également en vente dans le commerce. Elles doivent émettre une lumière intense de 10 000 Lux. Il faut s'y exposer quotidiennement pendant 30 à 60 minutes, les yeux ouverts, pendant au moins deux semaines.

Dans tous les cas, il est indispensable de bénéficier des conseils d'un médecin, pour préciser le diagnostic et les modalités du traitement (choix de la lampe, horaire et durée d'exposition). 

Photobiomodulation

Contrairement à la luminothérapie, la photobiomodulation par LEDs médicales peut être réalisée à toute heure de la journée. Les séances sont de courte durée (10 minutes) et ne sont pas nécessaires tous les jours (2 à 3 fois/semaine). La lumière est appliquée sur la peau (les yeux étant protégés). 

Plusieurs dizaines d'études ont objectivé l'action de la photobiomodulation par LEDs médicales sur diverses formes de dépression, d'anxiété, de troubles du sommeil et d'addiction. 

Elle constitue un outil incontournable dans le traitement de la dépression saisonnière. 

Phytothérapie

Griffonia et/ou Millepertuis, prescrits à dose thérapeutique, pourront constituer des alliés précieux au cours d'une dépression saisonnière.

Ils seront prescrits sous forme d'extraits de plantes fraiches cryogénisées, dont la concentration fixe permet des doses reproductibles. Ces extraits contiennent le totum de la plante, contrairement aux plantes séchées ou aux teintures mères.

Nutrition & Micronutrition

Il faudra s'assurer de la bonne santé de l'intestin qui permet d'assimiler les micronutriments nécessaires à la nutrition cérébrale.

Les omega3 seront consommés de façon régulière soit par l'apport de poissons et fruits de mer, soit sous forme de compléments alimentaires dont l'indice de peroxydation sera vérifié et certifiés sans métaux lourds. Ils permettent d'optimiser la transmission neuronale. 

Le magnésium, difficile à trouver dans l'alimentation actuelle, sera prescrit sous forme de complément alimentaire amino-complexé. 

La mélatonine ou le tryptophane (précursseur de la sérotonine) pourront être prescrits selon un schéma thérapeutique précis, sur avis médical. 

Un précurseur de la dopamine pourra également s'avérer utile, en fonction du contexte. 

TCC

Il ne faut, bien sûr, pas sous-estimer le contexte. La dépression saisonnière trouve parfois un terrain favorable chez des personnes préalablement fragilisées, soit par un surmenage physique ou moral, ou chez des personnes ayant une forte réactivité émotionnelle. 

Ainsi, la Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) peut trouver sa place dans le traitement des dépressions saisonnières. 

Une étude scientique a été conduite chez des personnes atteintes de dépression saisonnière. Elle a comparé l'action de la luminothérapie et celle de la TCC (thérapie centrée sur l'estime de soi et l'affirmation de soi, pendant 6 semaines). Les deux techniques ont été efficaces sur le traitement de la dépression en cours; par contre seulement 27% des patients ayant eu recours à une TCC ont présenté une dépression saisonnière l'hiver suivant, contre 47% de ceux qui avaient bénéficié de la luminothérapie. La TCC semble donc avoir un effet à plus long terme que la luminothérapie. 

Activité Physique

Une méta-analyse de plus de 40 études a montré que les exercices en aérobie, comme la marche et la course, amélioraient considérablement les symptômes de la dépression saisonnière. Une marche de 10 à 15 minutes par jour serait suffisante à améliorer l'humeur. Ceci permettrait d'augmenter la sécrétion de sérotonine (hormone anti-stress) et donc de réguler la sécrétion de la mélatonine.

Conclusion 

De nombreuses solutions existent pour traiter et/ou prévenir la dépression saisonnière. Il est important de préciser médicalement le diagnostic et les contours de son apparition, son caractère récidivant. 

Une fois le diagnostic médical posé, le traitement sera envisagé de façon étiologique et non de façon symptomatique. 

Ne passer donc pas l'hiver en hibernation !

Docteur Françoise George.